Ovni sonore pour les uns, ovni sonore pour les autres, tout le monde s’accorde pourtant à dire que Deerhoof est un ovni sonore.
En (bientôt) 30 ans de carrière, le groupe américain culte aura fait du ping pong musical son sport favoris.
Dans ce match, oubliez toutes règles physiques établies. On laisse de côté le gauche/droite, gauche/droite de la balle pour entrer dans une dimension ou le gauche/droite, gauche/gauche, droite/droite, gauche, est permis. Un univers où les participant.e.s tirent au même moment sur la même balle qui existe en même temps à différents endroits et où le seul adversaire est le capitalisme et son remède la musique.
Vous l’aurez compris, Deerhoof pourrait casser la tête si on n’y injectait pas une bonne dose de fun.
Et c’est là que le groupe est remarquable, la technicité de leurs compositions sert avant tout la musique, la bancalité et bien sur leurs mélodies imparables.
Leur musique inattendue, sorte de noise rock sautillante aux allures bubblegum, est emmenée par un batteur fou, chef d’orchestre dont on sait exactement à quoi sert la baguette. Les rythmes décalés et cadences ralenties puis accélérées sont courants et constituent le terrain de jeu de la voix douce et faussement naïve de Satomi, la bassiste chanteuse qui mène le fun et emporte le public.
Deerhoof c’est un enfant qui arrive à rentrer un triangle vert dans un trou rectangulaire rouge deux fois plus petit.
Le groupe a sortit son 19ème album Miracle Level le 31 mars dernier. C’est le premier que le groupe a produit, enregistré et mixé de bout en bout dans un studio professionnel et le seul chanté entièrement en japonais, langue natale de Satomi.
Le duo français Petit bureau est issu du trio Grand bureau: en 2018, après le départ du guitariste Mathieu Blanc, Stéphanie Marchesi et Laetitia Dutech continuent d’avancer seules, avec l’envie de développer leur goût pour le minimalisme. Une basse, une batterie, parfois quelques samples, trois notes de clavier cheap et toujours leurs deux voix harmonisées sur le fil du rasoir. Elles ont exploré respectivement la musique improvisée, le chant lyrique, le jazz, la musique occitane, la fanfare, la polyphonie...
De cet éclectisme naît leur goût pour la musique minimale mais particulière, sans cloison ni étiquette, qui ne cherche pas à « ressembler à », qui expérimente librement pour chercher son expression
propre. Les paroles de leurs morceaux (en anglais et parfois en français) jouent avec l’absurde et la répétition, des poésies du XIXème siècle, des images cinématographiques, des instantanés, et sont toujours au service de leur musique.
Elles ne s’interdisent ni l’étrange, ni le commun, du moment qu’il sonne bien à leurs oreilles. La «gomme» est leur outil-arrangeur de prédilection !
En 2020 sort leur premier album «RES» (« rien» en occitan), matérialisation de leur recherche quasi obsessionnelle de l’essentiel (Dushtu Records, Swampland). En 2021, pendant le confinement, sort l’EP «The Tiny Desk is Weak»: deux titres dont une expérience proposée par Frédéric Forte (membre de l’Oulipo) et Greg Saunier (du groupe Deerhoof) qui ont créé un réservoir de jingles de courtes phrases de Frédéric mises en musique par Greg et dans lequel Petit bureau puise pour composer le titre « Les Arbres». Bouclant la boucle, Greg Saunier mixe les deux morceaux.
En février 2024 sortira leur nouvel album «Bear’s Brain» enregistré par Christophe Calastreng et à nouveau mixé par Greg Saunier. Plus radical, plus punk que le précédent et toujours reconnaissable à la combinaison particulière de leurs deux voix. Cet album sortira chez Les Disques Roblo, Dushtu Records, Epicericords, Hidden Bay Records, No Way Asso, Skank Bloc Records, Table basse records et Le Celtic Pub.
Liza (Label Cartelle - à 3 sur la plage) et Alexis Lumière proposeront pour l'occazz une sélection musicale bien chouetos.
PASS CULTURE : Pour les 15-18 ans, il y a possibilité de prendre son billet via le pass Culture : Détail de l’offre par ici.